08 juin 2006

Les éditeurs français face à Google

Deux postures se dessinent concernant les réactions de l'édition française face à l'initiative de numérisation de Google. Elles reflètent logiquement la fracture qui se creuse sur le terrain (le marché) entre, les petits éditeurs indépendants, d'une part, et, les grands groupes internationaux, d'autre part. Elles font écho aussi à la polémique vite étouffée lors du Salon du livre de Paris de mars 2006.
En deux mots : pour les grands groupes la position des éditions La Martinière est emblématique...
A lire, par exemple, sur NetEconomie le papier de Ariane Beky : L'éditeur La Martinière poursuit Google en justice ("Propriétaire d'une quinzaine de maisons d'édition, La Martinière affirme qu'une centaine de ses livres ont été numérisés "sans autorisation" par le spécialiste américain des technologies de recherche sur Internet. Au nom de trois de ses filiales, les éditions du Seuil en France, Delachaux & Niestle en Suisse et Harry N. Abrams aux Etats-Unis, le groupe a déposé plainte devant le tribunal de grande instance de Paris contre Google Inc. et sa filiale française. Le groupe fondé et dirigé par Hervé de la Martinière réclame "un million d'euros de dommage à titre symbolique et des astreintes très lourdes de 100.000 euros par jour et par infraction", a précisé le Dga du groupe, Emmanuel Schalit...") ou bien La Martinière à l'assaut de Google sur Libération.fr.
Pour les éditeurs indépendants, le Rebonds de Alexandre Laumonier éditeur et directeur des éditions Kargo dans Libération du 07 juin 2006 est particulièrement pertinent et à lire absolument. Sous le titre : Les petits éditeurs votent Google il développe l'idée que "La numérisation des livres et leur consultation en ligne accroissent leur visibilité sans nuire au marché." et argumente dans ce sens avec intelligence. (Extrait : "Pourquoi donc signer avec Google Livres ? Tout d'abord parce que cela permet une visibilité du livre sous une forme nouvelle. La visibilité en librairie d'un travail éditorial, notamment dans le secteur des sciences humaines, est de plus en plus difficile. Faible mise en place des livres, quand elle ne baisse pas, avec des retours de plus en plus précoces. Pourquoi s'opposer au feuilletage d'un livre sur l'Internet, et ce pour des années, lorsqu'on le permet en librairie pour quelques mois ? Kargo propose la totalité de son catalogue sur Google Livres, avec, au bout de quatre mois : plus d'une centaine d'exemplaires vendus par cet intermédiaire. Un tel chiffre fera sourire les poids lourds du milieu, ceux-là prompts à envahir les librairies avec des livres copiés-collés. Mais pour un (très) petit éditeur, ce chiffre est loin d'être négligeable...")
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