Borges prospectiviste du livre ?
" Oui. Je reconnais Borges comme précurseur de la prospective du livre et de l’édition. Quoi de plus flagrant et en l’espèce de plus probant, que cette déclaration sereine en entrée de sa nouvelle Le livre de sable (dans le recueil éponyme) : « La ligne est composée d’un nombre infini de points ; le plan [la page] d’un nombre infini de lignes ; le volume, d’un nombre infini de plans [de pages] ; l’hypervolume, d’un nombre infini de volumes. ». Quoi de plus en écho avec ce que nous vivons en ce début de 21e siècle, ces nouveaux dispositifs de lecture qui envahissent le champ du livre imprimé, ces tablettes d’e-paper d’une seule et unique page réinscriptible, ou davantage parlant encore, ce Web sémantique qui émerge, comme un hypervolume infini.
Il est aujourd’hui incontestable que durant ce millénaire l’objet livre avec ses avatars multiples échappera au temps, passera, en effet, des hypertextes à l’hyperlivre. Unique ?
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