29 avril 2006

Quand les lecteurs commencent à vouloir des ebooks...

Un littéraire qui surfe quotidiennement sur le Web peut commencer à ressentir une demande en faveur des nouveaux appareils et systèmes de lecture de la part du lectorat, en tout cas de sa frange d'internautes...
Par exemple ici : "Le livre traditionnel, comptant de moins en moins de lecteurs, a généré une crise au niveau mondial. Malgré les différentes foires du livre nationales et internationales, l’affut vers ce moyen de lecture est encore faible. [...] Il se pourrait que l’E-book constitue une alternative au livre, et donne l’envie de lire aux jeunes avides de savoir." (A lire dans on intégralité : L’E-book ou livre électronique par Bennani Bouteina).
Ou encore : Chamonix : Êtes-vous prêt à faire le saut au livre électronique ? par Michel Dumais ("Qu’on le veuille ou pas, le livre électronique sera un jour une réalité. [...] N’en doutez pas, bien que j’aime plus que tout le livre papier, avec lequel j’entretiens une relation quasi-charnelle, je suis un de ceux qui, au cours des derniers mois, ont adopté le livre électronique...")

28 avril 2006

Point de vue de Teresa Cremisi

"... la fin du livre est annoncée, autant qu'il m'en souvienne, depuis l'apparition de la radio, puis de la télévision, plus récemment avec l'explosion de l'internet, mais finalement il reste ce qu'il est : un produit quasi parfait. Nomade, de coût modéré, assurant à chacun connaissance ou divertissement, il ne peut être remplacé par tel ou tel moyen lié aux nouvelles technologies. Sa diffusion en ligne, redoutée par d'aucuns, lui ouvre une immense bibliothèque, impliquant seulement un contrôle rigoureux des droits, pour la défense des éditeurs autant que des auteurs. On a parlé de son remplacement par l'e-book ou le livre enregistré, mais là encore ce ne sont que des extensions. Le livre a donc encore une longue vie devant lui..."
(Extrait de Le livre, objet magique, entretien de Jean-Louis Kuffer avec Teresa Cremisi, PDG du groupe Flammarion.)

27 avril 2006

iPod à livres

A découvrir sur le blog La Feuille "un lecteur de livre audio, prêt à l'emploi [...] qui est vendu à l'unité, dans des distributeurs par exemple, avec ses écouteurs."
Sur Nouvolivractu nous pensons qu'il est important que le livre reste dans la course des NTIC, et que tous les nouveaux moyens de diffusion et tous les nouveaux circuits de vente sont les bienvenus.

22 avril 2006

Une édition innovante

Le nouveau pouvoir des internautes, tel est le titre du livre de François-Xavier Hussherr, Cécile Hussherr et Marie-Estelle Carrasco chez Timée-éditions et du site dédié .
Et l'innovation elle est où là dedans ?
Elle est dans le fait que le lecteur internaute est invité à devenir un "Cyberphileas" en "participant au tour du livre en 80 jours". En clair, voici la démarche éditoriale :
" Renaissance Numérique et Timée Editions font un pari aussi fou que celui de Phileas Fogg, le héros de Jules Verne : pour la première fois, un livre est disponible sur Internet en intégralité avant sa sortie en librairie le 27 avril. [...] Et ce n'est pas tout ! À l'heure où l'on parle de plus en plus d'intelligence collective, les auteurs du livre font également le pari fou de faire écrire, améliorer, compléter cet ouvrage par les internautes en 80 jours. Devenez à votre tour des Cyberphileas en participant au «Tour du livre en 80 jours» ! Si ce deuxième livre est réussi, il sera bien entendu disponible gratuitement sur Internet et sera édité en version papier. Comme pour le premier livre, l'intégralité des droits d'auteur ira à des associations travaillant à réduire la fracture numérique..." (Cliquez ici pour télécharger gratuitement le livre et pour participer à cette aventure...)
"Les Étapes du Tour du livre en 80 jours autour de quelques dates :
- 20 avril 2006 - Mise en ligne de l'ouvrage sur le site nouveaupouvoir.org
- 25 avril 2006 - Lancement du tour du livre en 80 jours
- 14 juillet 2006 - Fin de l'aventure du tour du livre en 80 jours."

"Internet nous oblige à trouver de nouveaux modèles. Nous ne pensons pas que cela pénalisera les ventes du livre. Ceux qui ne pourront pas ou ne voudront pas payer l’imprimeront, mais ceux qui en jetant un premier coup d’œil seront intéressés le commanderont sur Internet ou l’achèteront en librairie." dixit François-Xavier Hussherr à Gilles Klein sur Pointblog.com le magazine du blogging, partenaire de l'opération.
(Rendons à César... : information dénichée sur un billet de Sébatien Bailly sur La Feuille...)

21 avril 2006

Eterview Serge-André Guay, Fondation littéraire Fleur de Lys

Eterview de Serge-André Guay, fondateur en juin 2003 de la Fondation littéraire Fleur de Lys, "premier éditeur libraire francophone sans but lucratif en ligne sur Internet, gérée par un regroupement de nouveaux auteurs, auteurs et écrivains professionnels, d'éditeurs, de lecteurs et de lectrices intéressés."

La Fondation littéraire Fleur de Lys, dont vous êtes le fondateur et le président, est l'un des rares éditeurs en ligne au Québec. Comment expliquez-vous cette rareté alors qu'en France les initiatives de ce genre sont nombreuses ?

- Le retard du Québec en matière d’édition en ligne s’explique par le manque de volonté politique et la méconnaissance de ce nouveau type d’édition au sein de la population. Par exemple, plusieurs Québécois croient à tort que l’éditeur en ligne offre uniquement des exemplaires numériques téléchargeables (fichiers PDF). On ignore donc que l’éditeur en ligne offre aussi l’impression à la demande. L’information sur le sujet circule très lentement en l’absence d’implication des médias, exclusivement tournés vers l’édition traditionnelle. Notez que cette dernière est loin d’encourager l’édition en ligne au Québec.

Votre vocation est nettement francophone. Quels services votre Fondation littéraire Fleur de Lys peut-elle apporter à des auteurs français, compte tenu notamment de nos différences de législation sur le droit d'auteur ?

- En France, l'auteur est forcé de céder son droit de fabrication. Ce n’est pas le cas au Canada car l’auteur peut choisir d’accorder à l’éditeur une licence. C'est l'option retenue par notre fondation. Nos auteurs conservent leurs droits d'auteur et nous accordent uniquement une licence d'édition. De plus, en France, l'auteur doit attendre un minimum de 5 ans avant de pouvoir changer d'éditeur. Après 5 ans, un auteur peut aller voir un autre éditeur et si ce dernier lui fait une meilleure offre, son éditeur actuel a le choix entre mettre fin au contrat ou égaler la nouvelle offre. Au Canada, la loi n’impose pas une période minimum ou maximum de temps dans le cas de l’accord d’une licence. Il revient à l’auteur et à son éditeur de s’entendre sur la question*. Notre fondation demande aux auteurs une licence de deux ans, que l’auteur est libre de renouveler ou non. Et, si l’auteur trouve un éditeur traditionnel pour distribuer son œuvre en librairies, distribution que nous ne faisons pas, il peut rompre son contrat avec nous avant terme sans aucun préjudice. Notez que notre fondation considère l’édition en ligne comme une alternative à l’édition traditionnelle et non pas comme un équivalent. Nous ne voulons pas être une entrave au rêve de l’auteur de voir un jour son livre en librairies.
[* Note de Nouvolivractu : ce point de vue est celui de l’Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois (UNEQ) Pour plus d'informations sur ces questions se reporter à l'avis de l'avocat conseil de l'Union des Écrivaines et des Écrivains Québécois et au billet "Pourquoi plusieurs auteurs français se tournent vers le contrat d'édition québécois ?"]

L'édition numérique est-elle pour vous encore en devenir, ou bien, est-elle en train de trouver son point d'équilibre ?

- Je crois que l’édition en ligne connaîtra encore plusieurs développements, notamment sur le plan technique. Aussi, il ne faut pas oublier que l’édition en ligne demeure, et de loin, la meilleure réponse à la saturation du marché de l’édition traditionnelle. Or, cette saturation est l’indice d’un marché mûr, c’est-à-dire, dont le développement est terminé, et devant se rationaliser. La seule porte de sortie de l’édition traditionnelle est dans les pays en émergence. Mais il est fort à parier que ces pays examineront de près la possibilité de passer tout de suite à l’édition en ligne plutôt que de développer l’édition traditionnelle sur le modèle connu.

Vous êtes l’un des membres fondateurs de l'Association francophone d'information et de conseil aux auteurs de l'écrit Ecrivain Avenir, quels sont les principaux abus constatés dans l'édition en ligne ? En quelques mots, quels conseils donneriez-vous aux auteurs ?

- Plusieurs éditeurs en ligne abusent de l’ignorance des auteurs avec des contrats d’édition et des promesses qui dépassent largement les possibilités réelles de l’édition sur internet. Notez que la moyenne de vente d’un livre n’est que de dix exemplaires sur internet. Dans ce contexte, jamais un auteur devrait céder ses droits à un éditeur en ligne, de façon à pouvoir poursuivre sa recherche d’un éditeur traditionnel. L’auteur doit considérer l’édition en ligne comme une alternative à l’édition traditionnelle et ajuster ses ambitions en conséquence.

Nouvolivractu est dédié aux nouveaux appareils et systèmes de lecture : à votre connaissance où en est le Québec par rapport à l'e-book de nouvelle génération, l'e-ink et l'e-paper qui, du Japon, arrivent aux Etats-Unis et bientôt en Europe...

- Sur le plan technologique, je ne sais où en est le Québec en ces domaines. Mais je n’anticipe pas un marché extraordinaire pour ces nouvelles technologies chez nous à moins que la protection de l’environnement nous y force.

Vous avez vécu en pionnier ces années où les auteurs et les partenaires de ce que nous appelons en France "la chaîne du livre" ont commencé à investir Internet... Comment voyez-vous aujourd'hui l'avenir de l'édition papier traditionnelle et pensez-vous, comme nous, que tant les éditeurs que les auteurs n'ont pas encore pleinement saisi toutes les possibilités nouvelles qui s'offraient à eux et que, en somme, la révolution numérique est devant nous ?

- Il n’y a pas d’autre avenir pour un marché saturé que la rationalisation. L’avenir est à l’édition en ligne.

Présentation de la Fondation littéraire Fleur de Lys
"
Lancée le 2 juin 2003, la Fondation littéraire Fleur de Lys se veut une alternative voire un tremplin vers l'édition traditionnelle. Ce projet est essentiel parce que les auteurs éprouvent de plus en en plus de difficultés à intéresser des éditeurs traditionnels à leurs œuvres. En fait, les éditeurs refusent plus de 90% des manuscrits soumis à leur attention, non pas en raison d'un manque d'intérêt et de qualité littéraire, mais parce que le marché du livre papier traditionnel est saturé. Le nombre de nouveaux titres augmente d'année en année tandis que le tirage de chaque titre diminue sans cesse. Ce déluge de livres a pour conséquence qu'une nouveauté demeure rarement plus de trois mois en librairie. Et qu'importe les efforts des uns et des autres, vous trouvez sur les tablettes de votre librairie préférée, si vaste soit-elle, moins de 10% des œuvres proposées par les auteurs. Devant aucune alternative valable, la majorité des auteurs se voient forcés de remiser leurs œuvres au fond des tiroirs. L'arrivée de l'Internet change la donne…" (Serge-André Guay)

Site de la Fondation littéraire Fleur de Lys
Présentation vidéo
Blog Edition en ligne
Blog L’Internet du livre
Blog Liberté d’édition = Libre choix des lecteurs
Blog Conseil littéraire

"Créée en 2003 par un groupe d’auteurs, la Fondation littéraire Fleur de Lys est le premier éditeur libraire francophone sans but lucratif sur internet. Elle édite en ligne les œuvres des auteurs en attente d’une édition traditionnelle ou qui préfèrent l’internet à titre d’édition alternative. Elle préserve ainsi une part du patrimoine littéraire qui ne connaîtrait pas autrement de diffusion. Elle opère une maison d'édition suivant les valeurs énoncées dans la Charte des droits et des libertés de la personne et différents critères de sélection inhérents à la qualité littéraire et au respect des bonnes mœurs. Son contrat d'édition respecte les dispositions légales en la matière et les différentes demandes exprimées par les syndicats d’auteurs. L’auteur demeure titulaire de ses droits d’auteurs, et ce, afin de lui permettre de poursuivre sa recherche d’un éditeur traditionnel. Elle assure la diffusion des œuvres dans sa propre librairie en ligne. Le lecteur peut se procurer une version numérique ou papier du livre de son choix. La Fondation littéraire Fleur de Lys jouit de l’appui de plus de 250 nouveaux auteurs, auteurs et écrivains professionnels." (Serge-André Guay)

20 avril 2006

L'édition à l'assaut du Web ?

C'est l'événement de la semaine pour le magazine Livres Hebdo à paraître demain 21 avril : "Après avoir planté leur drapeau sur Internet dès le milieu des années quatre-vingt-dix, les éditeurs multiplient depuis quelques mois les initiatives pour faire de la Toile un vecteur majeur de leur communication. Avec, en ligne de mire, les jeunes et les publics spécialisés. Et en tête une question : doivent-ils proposer la vente directe au public ?"
«La beauté d’Internet, c’est qu’on peut faire un site pour un prix très raisonnable.» Jean-Manuel Bourgois, directeur général de Magnard-Vuibert.

Biblioblog

A suivre sur e-bibliothèques / e-bibliothécaires l'intégralité de la Journée d’étude consacrée aux technologies du numérique dans les bibliothèques, organisée hier 19 avril 2006 à l'Enssib, comme nous l'annoncions dans un billet récent.
De nombreux thèmes intéressants sont abordés, dont : Les usages des biblioblogs ; Quel avenir pour les blogs ? ; Comment faire un blog ? ; Les blogs professionnels en bibliothèque ; Vers une bibliosphère numérique ; Les enjeux de la préservation des documents numériques, etc.
A visiter, à consulter et à suivre, car le billet final de cette journée d'étude le précise bien : "Le blog de la journée continuera à vivre. Nous y publierons prochainement les enregistrements des intervenants. N'hésitez pas à venir faire des commentaires."

18 avril 2006

Eterview Denis Zwirn PDG de Numilog

Eterview de Denis Zwirn fondateur et dirigeant de Numilog


Vous avez créé en 2000 et dirigez depuis Numilog, société spécialisée dans la vente et la distribution de contenus numériques. Force est de constater, en 2006, et c'est un plaisir, la pérennité de votre entreprise qui, au fil du temps, a diversifié ses activités. Quel était, au départ, votre concept ?

- Merci pour cette remarque. Le concept de départ était le même qu'aujourd'hui : proposer des livres numériques récents, dans tous les domaines, en partenariat avec les éditeurs, avec des formats de lecture permettant d'utiliser le plus de supports électroniques possibles, sans s'enfermer dans un système propriétaire.

Comment définiriez-vous Numilog aujourd'hui : librairie en ligne, webrairie, librairie électronique, bibliothèque en ligne, fournisseur de contenu... ? Compte tenu que vous intervenez aussi dans l'impression numérique, l'auto-édition, le e-learning... Et quoi d'autre ?

- Toutes vos définitions sont bonnes, ou presque, sachant que j'ajouterai aux trois premières : "de livres numériques". Numilog est avant tout une librairie en ligne de livres numériques. Donc un fournisseur de contenus, ou, comme le disent nos confrères anglo-saxons, un "agrégateur".
Par contre, nous ne sommes pas une "bibliothèque en ligne" car les bibliothèques sont nos clientes : nous leur permettons de développer leurs propres bibliothèques numériques en ligne. Autour de notre activité de libraire, nous avons développé des activités complémentaires, toujours en relation avec le numérique : impression numérique pour les éditeurs ou pour les auteurs souhaitant s'auto-éditer, impression numérique de livres personnalisés permettant de réaliser des supports de formation, et enfin services de sécurisation de la distribution numérique de documents.

En six ans vous avez donc évolué, mais avez-vous remarqué également (sans doute) une évolution des internautes qui viennent sur vos portails numilog.fr ou numilog.net télécharger des ouvrages ?

- En effet, les internautes sont à la fois plus divers et de mieux en mieux informés. Plus divers, car au début il s'agissait essentiellement d'informaticiens ou de fans du numérique. Aujourd'hui, nos clients sont également des étudiants de toute discipline, des enseignants, des personnes qui se déplacent avec leur PDA, des personnes âgées, des handicapés moteur ou visuel, etc. Ils sont moins fans que les lecteurs du début mais en même temps très bien informés sur les possibilités de la lecture numérique, les logiciels à utiliser, etc. Et dans l'ensemble ils trouvent cela très simple !

Vous avez été pionnier, mais aujourd'hui des géants arrivent, et pas seulement Google ! Sony accompagne son Reader d'une plateforme de téléchargement (Sony Connect Store qui arriverait en France fin 2006) et une rumeur persistante laisse penser qu'Amazon nourrit le même projet et proposerait un appareil de lecture, à un prix grand public et compatible uniquement pour le téléchargement des livres numérisés en vente sur ses plateformes... Qu'allez-vous devenir et comment rêvez-vous Numilog demain ?

- Toutes ces annonces me font très plaisir ! Elles prouvent que nous avions raison de miser sur l'avenir du livre numérique et que de nombreuses perspectives vont s'ouvrir avec la création d'un marché bien plus important.
Numilog, en tant que pionnier, et principal partenaire actuel des éditeurs français, continuera je le pense de jouer un rôle important sur ce marché. Les éditeurs ne vont pas tous se précipiter, loin de là ! pour offrir leurs contenus à ces géants, surtout s'ils réclament l'exclusivité et menacent à terme leur indépendance en matière de distribution numérique. C'est un vrai risque pour eux. Il n'y a qu'à voir leur réponse actuelle, tout à fait légitime, face aux initiatives de Google. Ils sont propriétaires des contenus, et peuvent très bien préférer s'organiser par eux mêmes pour la valorisation de ces contenus, en partenariat avec des spécialistes du livre numérique, comme le font les éditeurs allemands à travers l'initiative VollTextSuche.
Numilog peut être ce partenaire coopératif en France pour un grand nombre d'éditeurs. Et puis tous ces géants sont eux mêmes concurrents et nombreux. Par exemple une filiale de Phillips annonce également un nouvel appareil à base d'encre électronique, le i-Rex. La meilleure manière d'organiser l'industrie sera alors, à nouveau, de s'en remettre à des formats interopérables, comme Adobe PDF, Mobipocket PRC, Microsoft LIT...et nos catalogues à ces formats sont très en avance sur tous les acteurs que vous avez évoqués.

Le plus dangereux pour votre activité ne serait-il pas la multiplication de petits sites non commerciaux qui proposent en masse des téléchargements gratuits de livres ?

- Non pas du tout. Ces petits sites ne proposent pas de livres récents sous droit d'auteur, ce qui constitue notre principal marché.

Quel serait pour vous, demain, l'appareil de lecture idéal ? (Et, éventuellement, avez-vous des projets sur ce secteur ?)

- Nous n'avons pas de projet dans ce secteur : nous sommes une librairie, pas un industriel. Je refuse par ailleurs de répondre à cette question de "l'appareil idéal", récurrente depuis 1998 au moins (date à laquelle j'ai commencé à m'intéresser de près au livre électronique). Il n'y a pas selon moi d'appareil idéal qui serait la solution miracle universelle pour la lecture numérique, une sorte de Deus ex machina de l’ebook ! D'une part parce que ce serait nier la diversité des livres, des lecteurs et des pratiques de lecture : y a t il un format de livre imprimé et un type de papier idéal ? Aujourd’hui certains de nos lecteurs lisent avec grand plaisir des romans du début à la fin sur leur PDA. D'autres utilisent leur ordinateur pour consulter des pages de livres techniques ou universitaires et y effectuer des recherches plein texte puis imprimer quelques pages. Des personnes non voyantes utilisent les livres numériques pour leur fonction de synthèse vocale ou de lecture braille, des handicapés moteur pour le défilement automatique... Les appareils à base d'encre électronique, arlésiennes du ebook qu'on annonce depuis si longtemps, représenteront-ils l'appareil idéal ? Je ne le pense pas, même s'ils peuvent, pour certains lecteurs, pour certains livres, représenter un confort de lecture accru dans certaines ambiances lumineuses. C'est évidemment une bonne chose qui sera favorable au marché, mais ce ne sera qu'un progrès parmi d'autres dans un univers de technologies qui en apporte de nouveaux chaque jour. Et chaque lecteur choisira entre les avantages et inconvénients des différents appareils : résolution de l'écran, rétroéclairage ou encre électronique, mais aussi prix, poids, possibilités d'impression, polyvalence de l'appareil...

Vous disiez que les bibliothèques étaient vos clientes. Quelles sont vos réalisations en matière de bibliothèques numériques ?

- On parle beaucoup aujourd'hui de "bibliothèques numériques", avec des débats qui font couler beaucoup d'encre (non électronique), notamment autour du projet Google Print et du projet de Bibliothèque Numérique Européenne.
Le projet de Google, au moins en ce qui concerne la partie des livres sous droit, n'est pas du tout un projet de bibliothèque numérique : il s'agit simplement d'un catalogue doté d'un bon outil de recherche. C'est, potentiellement, et si la question des droits était réglée correctement, Electre + la fonction Plein Texte (que Numilog propose également sur son site).
Quant à la BNE... elle n'a semble-t-il aucune proposition de livres récents, ni de modèle (juridique, commercial, d'usage...) clair quant à la manière dont elle pourrait les proposer.
Numilog propose de son côté des solutions opérationnelles de bibliothèque numérique - qui permettent de "prêter" des livres numérique avec un modèle qui fonctionne - depuis plus deux ans.
La bibliothèque numérique existe donc vraiment, elle n'attend pas l'Europe : mais il n'y en a pas une, il y en a plus de 30 ! Par exemple, les bibliothèques universitaires de Dijon, d'Aix-Marseille II, de la Rochelle, de Paris IV, d'Avignon... et les bibliothèques municipales de Grenoble, Troyes, Boulogne-Billancourt, Antony, Saint-Quentin en Yvelines. Également la bibliothèque nationale numérique du Québec. Une de ces bibliothèques numériques me tient particulièrement à cœur : la bibliothèque numérique du Handicap, à l'initiative de la ville de Boulogne Billancourt, qui s'adresse à plusieurs types de handicapés pour utiliser au mieux toutes les possibilités du livre numérique afin d'améliorer leur accès à la lecture.

15 avril 2006

Ganaxa, e-paper agency

Ce 15 avril 2006, 14H30 : Ganaxa qui devait ce jour se lancer sur la Toile ne se découvre pour l'heure que d'un petit bout de voile : "Après trente années de recherche et développement, le papier électronique ré-inscriptible et communicant devient une réalité, et d'innombrables applications commencent à voir le jour : journaux interactifs, bibliothèques numériques transportables, affichage. Ganaxa, première agence e-paper française, est créée spécialement pour aider les entreprises à intégrer cette nouvelle technologie révolutionnaire. Les activités de Ganaxa couvrent l'audit et l'accompagnement de projets e-paper, la fourniture ou l'hébergement de systèmes de gestion et de diffusion de contenus, le service et l'assistance à l'exécution et la production de contenus, la distribution et le développement de dispositifs de lecture et d'affichage, ainsi que l'édition déléguée de publications."

13 avril 2006

Le e-reader fait ses premiers pas

Un papier à lire sur Le Soir en ligne : "Quelque 200 lecteurs du Tijd vont tester au cours des trois prochains mois leur journal sur un support numérique [...] plus reposant et agréable qui approche la sensation de papier." Extrait : "Selon Kris Laenens, directeur opérationnel du Tijd, il y a un marché pour ce type de technologie. Le lecteur veut que son journal soit là quand il part travailler. D'un autre côté, les rédactions veulent boucler leur édition le plus tard possible. L'impression et la distribution sont coincées entre ces deux exigences. Cet appareil est une réponse au problème, estime-t-il."

Google Livres en marche

A lire dans le Livres Hebdo de demain 14 avril 2006 : "L'événement de la semaine : Les éditeurs pris dans la Toile de Google. Ils ont le droit pour eux, mais les éditeurs français opposés à la numérisation de leurs livres ont finalement accepté la règle du jeu imposée par le moteur de recherche américain. Gallimard et Editis ont ainsi déclaré leur désaccord, et attendent que tout rentre dans l’ordre. Pour ceux qui sont partenaires du programme « Recherche de livres », les premiers résultats sont très satisfaisants."

11 avril 2006

Le potentiel des journaux

Du 04 au 07 juin 2006 à Moscou, dans le cadre du 59e Congrès, du Forum et de l’Expo des rencontres annuelles de la presse mondiale, organisés par l’Association Mondiale des Journaux : Table ronde sur les Médias numériques : Comment exploiter le potentiel des journaux.

Reader de Sony en vente

Borders propose le Livre Electronique dans ses magasins : "vous serez heureux d'apprendre que les magasins Borders vont mettre en vente le Lecteur de Sony..."

10 avril 2006

e-bibliothèques / e-bibliothécaires

Tel est le titre (et l'heureuse initiative) du blog dédié à la Journée d’étude consacrée aux technologies du numérique dans les bibliothèques à l'Enssib, le 19 avril 2006.
"Conçu d'après l'idée de Nicolas Morin et Marlène Delhaye, le blog de la journée "e-bibliothèques / e-bibliothécaires" permettra à des élèves conservateurs connectés au réseau de tenir, en temps réel, la chronique des interventions et débats ayant lieu dans l'amphithéâtre de l'Enssib. Les internautes pourront ainsi suivre à distance le déroulement de la journée et proposer réactions et questions en utilisant la fonction "Commentaire" des articles. Un seul mot d'ordre, donc : le 19 avril, dès 9h30, soyez connectés !"
Le site de l'Enssib, école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques...

Point de vue de Issa Asgarally

Pour l'auteur Mauricien, Issa Asgarally, qui était présent au dernier Salon du livre de Paris L’E-book serait l’avenir du livre ("qui dit livre, dit aussi avenir du livre. Le E-book a fait forte impression. Issa Asgarally parle de la numérisation du livre. Un site internet s’y prête pour le téléchargement de livres dits “publiques” : il faut entrer “gutenberg project” sur Google et le tour est joué.")

09 avril 2006

Le stylo qui scanne

Dans la série les outils de l'écrit (voir notamment les posts : Ecriture numérique de nouveaux outils et Le stylo qui stocke ce que tu écris) voici un tout nouveau stylo qui, cette fois, scanne : le DocuPen RC800, à découvrir sur le site de Planon.

08 avril 2006

Centre National du Livre

Le Centre national du livre s'est doté (depuis février 2006) "d’un nouveau site Internet destiné principalement aux professionnels de la chaîne du livre mais aussi, pour partie, au grand public. Dès la page d‘accueil, il est désormais possible d‘accéder à l‘actualité du Centre national du livre et d‘obtenir des renseignements avec des liens complémentaires vers d‘autres sites..." A consulter notamment la page : Subventions à la création et à la refonte de sites Internet d’éditeurs.

07 avril 2006

Dictionnaire pour iPod

Bonne idée que ce dictionnaire anglais pour iPod ("les définitions en anglais de 40 000 mots anglophones. [...] La molette de l'iPod permet de parcourir le dictionnaire organisé en menu hiérarchique et pourvus d'hyper-liens. [...] sont prévus : thesaurus, dictionnaire de rimes, atlas de poche, citations... Prix de lancement : 9,95$.") (Source : Gizmodo)

Point de vue de Thierry Crouzet

Thierry Crouzet, l'auteur, entre autres, du livre manifeste : Le peuple des connecteurs donne, pour Nouvolivractu, son point de vue sur les nouveaux appareils et systèmes de lecture :

" e-book : touche finale à l’interconnexion
- Époque 1 : le web nous a donné accès à toutes les connaissances.
- Époque 2 : les blogs nous ont donné accès à toutes les actualités, personnelles ou publiques.
- Époque 3 : les ebooks vont nous donner accès à toutes les idées et à tous les imaginaires. Messieurs Gallimard, Grasset et Cie ne vont plus décider seuls ce qui doit être publié. Comme les blogs nous ont affranchis des sources d’information officielles, les ebooks vont nous affranchir des éditeurs et de leur frilosité éditoriale.
En musique, ce phénomène se développe déjà. Alors que les majors pleurent contre le piratage, que beaucoup d’artistes pleurent de ne pas être diffusés, les Artics Monkeys multiplient les MP3. Web, blogs, ipod et ebooks, chacun à leur façon, donnent les clés de la société aux individus. Nous communiquons en direct sans passer par des institutions centralisées. En direct, nous allons nous auto-organiser et changer le monde. Dans cette perspective, les ebooks introduiront un temps de communication plus lent, moins attaché à l’actualité. Ils nous lieront plus substantiellement, un peu comme nos relations sont plus substantielles avec nos amis qu’avec de simples connaissances. Aujourd’hui cette nouvelle intermédiation tarde à s’imposer parce que nos écrans fatiguent nos yeux après quelques pages de lecture. Il nous faut cliquer, aller voir ailleurs, ce qui condamne les textes longs et qui, en réaction, a donné naissance aux blogs. L’encre électronique promise depuis dix ans arrivant enfin à maturité, les derniers obstacles technologiques se lèvent. Une vague de fond va secouer le monde de l’édition, et le monde tout-court, car de nouvelles idées l’électriseront."

06 avril 2006

Qui sont les connecteurs ?

Pour le savoir lire Les connecteurs vont-ils prendre le pouvoir ? sur Agora Vox, le média citoyen.


(Agora Vox c'est quoi ? "AgoraVox constitue l’une des premières initiatives européennes de "journalisme citoyen" à grande échelle complètement gratuite. AgoraVox est une plate-forme multimédia mise à la disposition de tous les citoyens qui souhaitent diffuser des informations inédites et qui se base sur trois grands principes :
1. Nous sommes tous des capteurs d’information
2. Le passage des mass-médias aux médias des masses
3. Une politique éditoriale et un comité rédactionnel inédits")

05 avril 2006

Les éditions Larousse vont-elles encore innover ?

A l'instar de la presse (Lire les posts Les Echos sur e-paper et Les Echos : des précisions...) les éditions Larousse, qui ont déjà innové avec leur Grand Larousse Illustré (Lire le post "La Rousse" flirte sur la Toile) auraient aujourd'hui des projets avec le reader de Sony (voir ici) comme support de lecture. Tiens tiens... Quand l'édition se réveillera...

Bibliothèques et Internet

A lire, cet article de Christine De Craecker : Bibliothèques et Internet, vibrant plaidoyer qui explique en 10 points pourquoi la coexistence est nécessaire entre bibliothèques traditionnelles et bibliothèques en ligne. A lire et à discuter...

04 avril 2006

Un prix littéraire pour les blogs

Le Blooker Prize est un prix littéraire dédié aux blogs. 89 "livres blogs" du monde entier étaient en compétition pour la première édition qui vient de primer une jeune New-yorkaise pour son blog consacré à la cuisine française.
"LONDRES, 3 avr 2006 (AFP) - 03/04/2006 15h25 - 524 recettes de cuisine française réalisées en un an, le tout consigné dans un journal internet et au bout du chemin, le succès littéraire : Julie Powell, une New-yorkaise de 32 ans, a remporté lundi la première édition du Blooker prize, qui récompense les blogs après leur publication. [...] "La vérité est que je n'étais pas une bonne blogueuse", a-t-elle déclaré. "J'ai juste été capable de tirer parti du média pour mon inspiration..." (Source AFP via TV5.org)