26 février 2006

Kiosque numérique

" Hachette Distribution Service (HDS), filiale de distribution du groupe Lagardère, prépare le lancement en cours d'année d'un kiosque de presse numérique" (Source PARIS (AFP) - 24/02/2006 14h36 via TV5.org) "Notre projet consiste à proposer aux internautes la lecture sur l'écran de leur ordinateur de magazines, qui seront téléchargés et qui pourront être lus page par page, comme le magazine papier", a expliqué à l'AFP Aymeric Bauguin."

24 février 2006

Sac en e-papier

A titre anecdotique, l'e-papier, matériau plastique souple d'affichage, peut également servir pour... des sacs.
Nous avons trouvé cette information sur übergizmo : Sac Caméléon E-Papier : "Le premier bouton de la télécommande change les motifs et l'autre bouton sert à contrôler la luminosité. Vous ne saviez pas qu'allumer la lumière de votre sac en plein jour, ne se fait pas du tout ?"
De quoi habituer nos chères lectrices à ce nouveau support ? Nous plaisantons, bien sûr ;-)

21 février 2006

Du papier à l'écran

Intéressant concept pour tourner la page que celui proposé par la société NewPress, revendeur exclusif de NXTbook Media en France.
"NewPress et NXTbook Media présentent la technologie de publication électronique NXTbook ! Grâce à celle-ci, publiez vos magazines, brochures et catalogues dans un format simple et interactif."
Visiter le site de NewPress pour découvrir ce procédé que nous évoquions déjà dans un post de juillet 2005 sous le titre de... Tourner la page ! et vous faire une idée de ses débouchés...

20 février 2006

La numérisation à la portée de tous

Les nouveaux systèmes de lecture passent invariablement en amont par la numérisation des contenus (textes).
Jusqu'alors coûteuses, volumineuses, voire, en plus, peu rapides ou peu soigneuses des livres, les machines à numériser avaient (en ont sans doute encore) des progrès à faire...
La BookDrive d'Atiz est un premier pas.
"Si votre souci quotidien est de scanner des pages et des pages de documents, de livres, de dictionnaires, etc. [...] la société Atiz a pensé à vous. Le fabricant assure qu'il n'existe pas d'autre machine semblable au monde, avec un mécanisme pour tourner les pages automatiquement. [...] 144 doubles pages A4 à l'heure en 200 dpi couleur. [...] Une page est scannée en 10 secondes environ et transférée en USB 2.0 sur votre serveur. Pour un investissement de 35 000$ et un encombrement minimum." (Source Le Blog Gadget)

18 février 2006

Vers le livre à tout faire ?

Le nouveau baladeur numérique NM2 de Neonumeric fera également... ebook : "Le Neonumeric NM2 est aussi un dictaphone, il comprend une fonction E-Book (lecture fichiers texte) et une fonction "lyrics" KARAOKE (affichage des paroles)..." (Source Les Numériques.com).
Nous avions déjà souligné cette tendance "à tout faire" avec les consoles de jeu.
Ce phénomène croissant appelle une question : allons-nous vers le livre à tout faire ?
Dès maintenant il va nous falloir être vigilant et veiller à bien distinguer la fonction d'ebook, d'appareils spécifiques uniquement dédiés à la lecture, à une lecture libre, sans format propriétaire de fichiers, et apportant de réels plus aux lecteurs par rapport aux traditionnels livres en papier.
Mais pour cela encore faudrait-il que les lecteurs et l'ensemble des professionnels de la chaîne du livre s'intéressent à la question et à ses enjeux, lancent ouvertement le débat, créent un observatoire, expriment haut et fort un point de vue commun et pertinent.
Nous en sommes malheureusement très loin. La décision finale sur l'avenir du livre appartiendrait-elle de fait aux seuls industriels des NTIC ? Le monde de l'édition semble ne pas douter un instant de son éternité et les milieux littéraires, les amoureux du livre et de la lecture, semblent ensommeillés, déjà dans la nostalgie de l'odeur de l'encre et du charme des vieilles couvertures... Et si un jour il était trop tard pour réagir ?

13 février 2006

Les lunettes livres !



Et si le summum du nouvel appareil de lecture était... une paire de lunettes numériques... Cela laisse rêveur... Pour découvrir ce produit futuriste, lire La lunette numérique est-elle l'avenir de l'ebook ? sur le Blog de Thierry Klein. "Je crois beaucoup, en fait, écrit-il, aux lunettes numériques qui permettront d'intégrer des écrans haute-définition parfaitement adaptés à la vue de l'utilisateur et qui "sembleront" de très grande taille pour le lecteur. Ces lunettes pourront être couplées à des stylets interactifs pour tourner les pages avec un geste de la main, sur un bout de table ou de papier interactif par exemple..."

12 février 2006

L'ebook sur la sellette

Un débat pertinent s'installe entre ceux qui attendent avec ferveur l'arrivée des nouveaux appareils de lecture sur le marché, et ceux qui n'en voient vraiment pas l'utilité.
Une illustration intéressante de cette discussion se retrouve concentrée à la suite d'un papier du 21 janvier 2006 de Jean-Christophe Courte sur "Macdigit, think digital"...
A lire, et à méditer donc pour pouvoir se positionner de façon réfléchie (ce que nous ferons sous peu, espérons-le ;-) à lire donc "Le tout numérique me donne des boutons" avec sa bonne cinquantaine de commentaires à la suite, car c'est là, précisément, qu'est le débat...

11 février 2006

Research Philips

Sur le site Research Philips les néophytes (car il ne faut pas s'attendre à des révélations!) anglophones peuvent se faire une idée des projets de l'industriel sur les secteurs de l'e-ink et du papier électronique... Quelques photos et quelques vidéos... Dans le même esprit visiter le site d'E-ink Corporation...

10 février 2006

Jouer ou lire ?

Jouer ou lire, il faut choisir... Que ceux qui ont déjà vu un jeune lire sur une console de jeu lèvent la main ! Euh... Ce n'est pas terrible. Qu'on se le dise cependant : la plupart des consoles de jeu font... ebooks. Par exemple, la nouvelle console portable, la GMP-M6, proposée par la société coréenne Cenix, spécialisée dans les baladeurs MP3 (Source Pockett.net)
Un marché à développer pour les éditeurs de BD et de Mangas... qui s'intéressent de plus en plus aux téléphones portables comme nouveaux supports de diffusion (Cf. le post Téléphone = livre ?).

09 février 2006

Journaux numériques : en avant !

Nouvolivractu l'annonçait dès le 17 décembre 2005 (Cf. post Premier test européen). Dans son édition du jour, L'Echo (Belgique) l'annonce enfin : "DE TIJD va tester son journal numérique, une première européenne"
"Deux cents lecteurs du quotidien 'De Tijd' vont pendant une période d'essai de trois mois pouvoir lire leur journal sur du "papier numérique". Le projet court d'avril à juillet et est une première européenne..."
Un article à lire pour se faire une idée de ce que nous allons bientôt découvrir en France avec l'initiative similaire du titre Les Echos (Cf. post du 20 janvier 2006 : Les Echos 1er e-journal français)
"Les 200 lecteurs recevront un appareil de Philips [...] L'appareil dispose d'un écran de type papier numérique au format A5. L'e-ink est facilement lisible, même dans le soleil. "L'écran est également très fin et pourra à l'avenir être flexible" [...] L'information sera téléchargeable électroniquement chaque jour via une connexion à large bande ou un hotspot."
A lire également sur Technaute : "Un quotidien belge va tester le format eBook" : "La machine, dénommée l'iLiad est développée par la société néerlandaise Irex Technologies. Selon le groupe hollandais, ce partenariat avec la presse belge va servir de test avant un lancement grand public d'ici la fin 2006. [...] Le prix de vente de la tablette de lecture n'est pas encore fixé. [...] Elle devrait avoir un écran de 8,1 pouces (20,5 cm) profitant d'une résolution de 160 dpi. L'iLiad devrait également avoir une connexion Wi-Fi et des ports USB. Enfin, cet objet du futur devrait être capable de lire les fichiers MP3 et quasiment tous les formats texte."
Pour découvrir l'iLiad lire le post de Nouvolivractu : L'Electronic Reader Iliad.

Sigma Book de Panasonic


Les écrans utilisant la technologie OLED (plus lumineux et coloré que le LCD) ouvrent d'énormes perspectives, mais restent coûteux et peu diffusés.
Certains prototypes et certains lecteurs de première génération suscitent l'intérêt et demandent réflexion.
Le salon 3GSM 2005 de Cannes présentait, par exemple, ce lecteur d'ebooks de Panasonic, diffusé seulement au Japon. Ce Sigma Book se présente comme un livre, avec un écran pour deux pages en vis-à-vis. Original ! Si le concept pouvait être intéressant, il était cependant présenté surtout pour mettre en valeur les nouvelles cartes mémoire Panasonic... (Photo Christian Deprez).

08 février 2006

Un nouveau prototype

Un nouveau prototype d'écran souple, présenté par Universal Display Corporation, particulièrement séduisant et qui serait parfait pour la presse de demain.
Communiqué de presse du 07 février ici : "UNIVERSAL DISPLAY CORPORATIONS ANNOUNCES NOVEL FULL-COLOR AMOLED DISPLAY PROTOTYPE ON FLEXIBLE METAL FOIL AT USDC CONFERENCE. Company’s innovations in flexible OLED technology open the door toward wide range of product applications"
(Merci à Tengoku rédac chef de Mobigeeks.fr)

Voir pour prévoir

Voir les nouveaux appareils de lecture tels qu'ils apparaissent sur les marchés japonais et américain, pour pouvoir prévoir ce que seront les produits de deuxième génération qui arriveront en Europe d'ici quelques années est une démarche sans doute pertinente.
Cela est possible grâce à MobileRead Networks et à Modesto Alexandre qui y propose une présentation des différents readers (site déniché grâce à Jean-Michel Billaut).

07 février 2006

eterview de Constance Krebs

Eterview de Constance Krebs, éditrice aux éditions 00h00.com de 1997 à 2002, spécialiste des blogs littéraires, des auteurs et des acteurs du web littéraire français...

Comme éditrice vous avez été une pionnière en lançant les romans hypertextes des Editions 00h00.com... Pouvez-vous revenir sur cette expérience... Comment définiriez-vous aujourd'hui un roman hypertexte ?
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Un roman hypertexte est un roman dont la ligne narratrice est constamment interrompue. Aussi le lecteur peut-il débuter sa lecture où bon lui semble, ou choisir de s'orienter selon telle ou telle possibilité. Ou bien le narrateur, ou personnage apparemment principal, est interrompu par son personnage ou par un personnage apparemment secondaire ("Jacques le Fataliste"). Ce personnage secondaire va donner un relief particulier au roman - et la question du genre se pose : s'agit-il encore de roman ? L'hypertexte, tel qu'on le nomme aujourd'hui, n'est pas né avec Internet. Ce procédé de déstructuration du récit, de fragmentation de la narration existait bien avant.
Un roman hypertexte est un roman dont la narration est cassée, ou plus exactement déstructurée pour se reconstruire autrement, à l'infini, selon le sens que les lecteurs envisagent lors de leur lecture. Ainsi, "Le Jardin des Plantes", de Claude Simon, pourrait-il être presque envisagé comme un roman hypertexte, "100 000 milliards de poèmes", de Queneau, pourrait être un poème hypertexte, tout comme, en jeunesse "Ma grande marmite", de Bruno Gibert (Autrement).
Mais les développements d'Internet induisent bien d'autres formes littéraires que le roman hypertexte. Le blog, le mail, le haut débit permettent aux auteurs de mettre en ligne des oeuvres littéraires qui n'ont plus grand-chose à voir avec l'hypertexte.


Ne pensez-vous pas que, pour des textes qui ne sont pas dès leur conception spécifiquement élaborés pour une lecture numérique, l'hypertextualisation puisse induire d'emblée une lecture zappée... ce qui ne serait pas sans conséquences, notamment sur le rapport à l'écrit et à la lecture des jeunes utilisateurs ?
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La lecture a toujours été ponctuelle, du moins pour la plupart des lecteurs non professionnels. On a toujours lu, on lit toujours un livre en l'interrompant à un moment donné - parce que la cloche du dîner sonne, parce que nos yeux se ferment, parce que le métro stoppe à la station où l'on descend, parce que quelqu'un parle, etc. On le reprend, plus tard. Seuls les pros de la lecture lisent un livre du début à la fin, sans interruption.
En revanche, ce qui semble nouveau avec l'hypertexte, c'est que la lecture peut être reprise à un moment de l'histoire qu'on n'a pas encore lu, et orienter la lecture vers une direction qu'on ne soupçonnait pas. Mais l'hypertexte n'est pas seul à avoir utilisé ce procédé. Quand Proust passe de ses souvenirs d'enfance à "Un amour de Swann", il ne s'agit que d'une incise dans le roman "A la recherche du temps perdu". Le fil du récit reprend, 350 pages plus loin, tout en incluant l'histoire de Swann aux souvenirs du narrateur. C'est une structure narrative très proche de l'hypertexte.
Le lecteur zappe lorsque le roman est mauvais. Mais quand le récit est passionnant, lorsque les personnages existent, que l'écriture se permet quelques trilles, alors je vous mets au défi de zapper, comme vous dites. A moins de revenir à son point de départ, de reprendre le fil du texte, par plaisir de lire, tout simplement.
On lit sur écran comme sur papier : toute la journée, au bureau, on lit des mails ou des documents sur écran. Pourquoi zapper quand il s'agit de lire un roman? Parce qu'il est ennuyeux, voilà tout. Mais c'est la même chose avec un livre, quand on saute les descriptions, quand on feuillette un magazine, ou un recueil de poésie, quand on lit le dernier chapitre pour connaître la fin de l'histoire, quand on reste, à l'inverse, une demi-heure sur la même page pour la relire, l'apprendre, la faire sienne.

Pour vous, que pourront apporter demain les nouvelles technologies de l'information et de la communication, aux lecteurs d'abord, et en général aux partenaires de la chaîne du livre ?
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Aux lecteurs, les NTIC vont apporter une accession beaucoup plus large aux livres. Les bibliothèques en ligne, actuellement en libre accès, offrent à tous ceux qui n'ont pas de librairies et de bibliothèques près de chez eux la possibilité de lire tous les livres qu'ils souhaitent. A toute heure du jour et de la nuit. Ils téléchargent un fichier, le lisent à l'écran ou l'impriment. Bientôt, des outils permettront d'étudier des textes. Dès à présent, par exemple, Cairn propose les revues scientifiques en ligne, article par article. Paris 3, et d'autres certainement, développent des outils qui permettent le travail littéraire sur un texte. L'équipe Hubert de Phalèse, ainsi que Frantext, la BDHL et Hyperbase y travaillent depuis bien plus longtemps ! Cela permet aux étudiants qui le souhaitent de supprimer l'aléatoire de la lecture par un balayage systématique d'un texte à l'aide d'outils presque infaillibles. On découvre aujourd'hui des expressions qu'on ne soupçonnait pas sous la plume de Balzac, comme "berlik-berlok", par exemple. En quelques clics, Patrick Rébollar a pu trouver le sens de cette expression peu connue.
Pour la chaîne graphique, c'est la même chose. Les revues iconoclastes, comme Le Tigre (nouvel opus de l'équipe qui avait créé "R de Réel") ou pointues peuvent trouver leur place et des lecteurs sur le Net. Remue.net vit depuis près de dix ans grâce aux quelques passionnés qui y consacrent plus ou moins de leur temps, et elle est lue par plus de 8 000 lecteurs par jour. De l'imprimerie à la diffusion-distribution, les choses changent : c'est inévitable. Mais cela peut être merveilleux. J'ai l'impression d'assister à la renaissance de la création, des idées. Voyez Chaoïd, La Femelle du requin, Bernard Stiegler. Nous sommes à l'orée de quelque chose d'important. La critique des années soixante, les intellectuels sont bien morts. Alors oui, il faudra que les libraires, les imprimeurs, les compos s'adaptent. Mais regardez autour de vous. Quand mon libraire organise une signature, je reçois l'invitation par mail, en pdf ou html. Il vend des disques depuis deux ans, comme la plupart des petites librairies. Il met huit jours à obtenir un livre lorsque je lui en commande un alors qu'une librairie en ligne va mettre le même temps pour me l'envoyer à domicile. Mais s'il se connecte à Electre, comme c'est le cas, son bouquin est commandé dans l'instant, il le reçoit trois jours après. Idem pour des exemplaires numériques. Pourquoi ne pas installer des bornes comme on l'a fait dans les grandes bibliothèques ? Pourquoi ne pas modifier totalement les rémunérations des auteurs ?

Nous pensons que le livre, tel que nous le connaissons depuis des siècles est appelé à disparaître, remplacé par des appareils de lecture. La presse quotidienne va certainement servir de fer de lance pour la vulgarisation du papier électronique. Une fois les utilisateurs habitués à ce nouvel appareil de lecture, l'édition devrait se positionner en simple fournisseur de contenus... Qu'en pensez-vous ?
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Non, l'éditeur ne sera jamais seulement un fournisseur de contenu. Et les appareils de lecture ne vont pas remplacer le livre comme cela. Le codex et les PDA ou papier électronique, tablette informatique, etc., vont coexister pendant plusieurs années. L'intérêt est de faire coexister les deux, justement, comme le fait Malo Girod de l'Ain avec ses livres associés à des sites, voire à des blogs.

Quel serait pour vous l'appareil de lecture idéal ?
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Tous. Il faut tester, voir ce que cela donne à l'usage. L'affiche, le livre d'art, le roman, l'essai, le livre pratique n'ont ni la même mise en page, ni la même typographie, ni le même format, ni le même papier. Il faudra pouvoir jouer avec cela et adapter les ouvrages à l'appareil jusqu'à un certain point. C'est un travail très fin entre le graphiste et l'informaticien qui fera évoluer tout cela. On peut rêver à des écrans, des machines, aussi différents que les papiers. A l'éditeur de jouer là-dessus. Tout reste à imaginer, en sus du livre qui, pour moi, garde son importance. D'ailleurs, seuls des amoureux du livre parviendront à faire de bons outils numériques. Cairn, par exemple, est conçu par un ancien de l'imprimerie des Presses Universitaire de France, de Vendôme. C'est cela qui est extraordinaire, c'est à nous de changer. On a beaucoup de chance!

La question que vous auriez aimé que je vous pose ?
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Je crois que cet intérêt pour le Net qui se renouvelle vient de la crise, à mon avis, très grave, structurelle, que connaît l'édition traditionnelle en ce moment. Cette pléthore de titres qui sortent chaque trimestre représente à mon avis, qui n'engage que moi, une décadence. On n'a plus d'idées de bouquins. On fait la même chose que les copains, on écrit trop alors qu'on vit dans un monde d'images. Le roman s'effondre sur lui-même... Le cadavre bouge encore, mais il meurt. C'est comme la peinture figurative au tournant du siècle précédent. La peinture abstraite a pris l'avantage pour un certain temps, elle a profondément modifié les codes picturaux. Il en est de même pour la littérature. Le nouveau roman a tenté d'enterrer le roman psychologique. Mais c'est maintenant que les courants s'affirment. Actuellement, le roman décline au profit de l'autofiction et des récits de vie, plus ou moins intéressants, d'ailleurs. On se regarde le nombril : il est temps d'aller voir ailleurs. Le Net permet de modifier les contraintes d'écriture. Il ne va pas changer les thèmes, mais il va modifier les pratiques, les techniques. Un peu de sang neuf va faire remuer les auteurs. C'est bien.


Les autres eterviews sur Nouvolivractu

Ce qu'en dit Pierre Assouline

Sur son Blog La République des Livres, Pierre Assouline (en photo) réagit aux propos de l'écrivain britannique Jonathan Coe dans Le Nouvel Observateur.
"L'écran ressemble à une feuille de papier, on peut même tourner la page et ainsi reproduire les gestes et retrouver les sensations de la lecture traditionnelle. La mémoire informatique permettra d'y stocker des centaines de livres et, le cas échéant, de la musique. Bientôt, un romancier comme moi pourrait donc programmer une musique d'accompagnement pour telle ou telle scène..." prédit et espère l'auteur. Ce à quoi notre critique répond : "ce serait la négation même du pouvoir et des vertus de la fiction."
Ce point de vue se défend...
Une occasion en tout cas de découvrir le Blog de Pierre Assouline, l'un des plus vivants de la blogosphère littéraire francophone.

06 février 2006

Imagine le futur

"Les futurologues prédisaient des voitures volantes, des vacances sur la lune et des petits copains virtuels. Personne n'avait imaginé la "Seamless mobility" -mobilité sans interruption- un monde sans frontières physiques..." C'est pour cela que Motorola organise la MOTOFWRD COMPETITION. Un concours exceptionnel ouvert aux étudiants, ayant pour jury : Bernard Werber, Jérôme Bonaldi, Claude Gueguen et Cut Killer, et un chèque de 10.000 Euros à la clé ! Vite ! Vous avez jusqu'au 10 février pour participer. Un conseil ? Mettez les nouveaux appareils de lecture dans votre vision du futur...

Votre vie va changer

Comment l'encre électronique changera votre vie voilà ce qu'explique Blaise Hofmann dans le journal Suisse NOUVO. Voyons le scénario : "Quittant l'aéroport JFK pour rejoindre la cohue des transports publics new-yorkais, vous déroulez votre papier électronique, téléchargez le Wall Street Journal, un plan de l'East Village, puis parcourez quelques informations touristiques. Arrivé à l'hôtel, vous choisissez sur le même papier votre Paul Auster préféré, avant d'afficher le support au mur pour vous endormir devant la BBC. Science-fiction, pensez-vous? Plus qu'une question de temps..." Argumenté et amorçant la réflexion, aujourd'hui nécessaire, voire urgente, sur un nouveau modèle économique qui va forcément bouleverser les marchés de la presse puis de l'édition, l'article se termine ainsi, c'est-à-dire plûtot avec optimisme : "Et si l'e-ink ne constituait pas qu'une menace ? Plus personne n'ose annoncer la mort du papier. On prévoit davantage une coexistence entre supports imprimés et numériques. Avec la possibilité, pour l'autoédition et les petites structures de presse, de se développer, affranchies des frais d'impression. On se met aussi à rêver aux conséquences démocratiques et écologiques du papier électronique. Un sérieux coup de pouce pour les pays émergents ne disposant pas de fonds bibliothécaires suffisants, comme la Chine ou l'Inde. Une utilisation massive qui ferait chuter les prix et un pied de nez à la déforestation de la planète !" Un article à lire et à méditer donc...